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    POÈME D’hier















    Arthur











    RIMBAUD









    1854 – 1891







     

     

     

     CE QUI



    RETIENT 



    NINA







    ( fragments)









    LUI :





     









     

     

     

     



    Ta poitrine sur ma poitrine,


    Hein! Nous irions,


    Ayant de l'air plein la narine,


    Aux frais rayons.









    Du matin bleu qui vous baigne


    Du vin de jour?...


    Quand tout le bois frissonnant saigne,


    Muet d'amour.

     









    De chaque branche, gouttes vertes,


    Des bourgeons clairs,


    On sent dans les choses ouvertes


    Frémir des chairs.

     







    Tu plongerais dans la luzerne


    Ton long peignoir,


    Divine avec ce bleu qui cerne


    Ton grand œil noir,








    Amoureuse de la campagne,


    Semant partout


    Comme une mousse de champagne


    Ton rire fou,

     






    Riant à moi, brutal d'ivresse,


    Qui te prendrais


    Comme cela, _ la belle tresse,


    Oh ! _ qui boirais

     








    Ton goût de framboise et de fraise,


    O chair de fleur


    Riant au vent vif qui te baise


    Comme un voleur.

     

    ...............................





    Puis comme une petite morte,


    Le cœur pâmé,


    Tu me dirais que je te porte



    L’œil mi fermé.










    Je te porterais palpitante


    Dans le sentier;


    L’oiseau filerait son andante



    Au noisetier.



     

     

    ............................




    Le soir?... Nous reprendrions la route


    blanche qui court,


    Flânant comme un troupeau qui broute



    Tout alentour.

     

     

    ............................




    Nous regagnerions le village


    Au ciel mi noir,



    Et ça sentirait le laitage



    Dans l'air du soir;




    ............................






    Et puis fraîche et toute nichée


    Dans les lilas,



    La maison, la vitre cachée



    Qui rit là bas...









    Tu viendras, tu viendras, je t'aime,


    Ce sera beau!



    Tu viendras, n'est ce pas ? Et même...









    ELLE :







    Mais le bureau?









     

     

     

     

    Diffusion François Beauval



    1ér trimestre 1975

















     

    J-G-R-C-

     

     

     

     

     

      

     

      

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    TRAVAUX CUISINE  AMEUBLEMENT MURAL

     

      


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    POÈME D’hier







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    PARNY









    1753 - 1814









     

     





    LE



     

     

    LENDEMAIN



    à Éléonore



     











    Enfin, ma chère Éléonore,





    Tu l'as connu ce péché si charmant





    Que tu craignais même en le désirant,





    En le goûtant tu le craignais encore.





    Eh bien! Dis moi, qu'a t il donc d'effrayant?





    Que laisse t il après lui dans ton âme?





    Un léger trouble, un tendre souvenir,





    L'étonnement de sa nouvelle flamme,





    Un doux regret, et surtout un désir.





    Déjà la rose, aux lis de ton visage,





    Mêle ses brillantes couleurs;





    Dans les beaux yeux, à la pudeur sauvage,





    Succèdent les molles langueurs,





    Qui de nos plaisirs enchanteurs





    Sont à la fois la suite et le présage.





    Et comme l'espérance est violente





    Ton sein, doucement agité,





    Avec moins de timidité





    Repousse la gaze légère





    Qu'arrangea la main d'une mère;





    Et que la main du tendre amour,





    Moins discrète et plus familière,





    Saura déranger à son tour.





    Une agréable réverie





    Remplace enfin cet enjoument,





    Cette piquante étourderie,





    Qui désespéraient ton amant.





    Et ton âme plus attendrie





    S'abandonne nonchalamment





    Aux délicieux sentiment





    D'une douce mélancolie.





    Ah! Laissons nos tristes censeurs





    Traiter de crime impardonnable





    Le seul baume pour nos douleurs,





    Ce plaisir pur, dont un dieu favorable





    Mit le germe dans tous les cœurs.





    Ne crois pas à leur imposture.





    Leur zèle hypocrite et jaloux





    Fait un outrage à la nature:





    Non, le crime n'est pas si doux.



















    Diffusion François Beauval



    1ér trimestre 1975

















     

    J-G-R-C-





     

     







     

     

     

     

      

     

     


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    POÈME D’hier







    Charles









    BAUDELAIRE















    1821 - 1867

     

     



    FEMMES





    DAMNÉES















     

     

    Comme un bétail pensif sur le sable couchées,

     

     

    Elles tournent leurs yeux vers l'horizon des mers,

     

     

    Et leurs pieds se cherchant et leurs mains rapprochés

     

     

    Ont de douces langueurs et des frissons amers.

     







     

     

    Les unes, cœurs épris de longues confidences,

     

     

    Dans le fond des bosquets où jasent les ruisseaux,

     

     

    Vont épelant l'amour des craintives enfances

     

     

    Et creusent le bois vert des jeunes arbrisseaux;.

     







     

     

    D'autres, comme des sœurs, marchent lentes et graves

     

     

    A travers les rochers pleins d'apparitions,

     

     

    Où saint Antoine a vu surgir comme des laves

     

     

    Les seins nus et pourprés de ses tentations;

     







     

     

    Il en est, aux lueurs des résines croulantes,

     

     

    Qui dans le creux muet des vieux antres païens

     

     

    T'appellent au secours de leurs fièvres hurlantes,

     

     

    O bacchus, endormeur des remords anciens!

     







     

     

    Et d'autres, dont la gorge aime les scapulaires,

     

     

    Qui, recelant un fouet sous leurs longs vêtements,

     

     

    Mêlent, dans le bois sombre et les nuits solitaires,

     

     

    L'écume du plaisir aux larmes des tourments.

     







     

     

    O vierges, o démons, o monstres, o martyres,

     

     

    De la réalité grands esprits contempteurs,

     

     

    Chercheuses d'infini, dévotes et satyres,

     

     

    Tantôt pleines de cris, tantôt pleines de pleurs,

     







     

     

    Vous que dans votre enfer mon âme a poursuivies,

     

     

    Pauvres sœurs, je vous aime autant que je vous plains,

     

     

    Pour vos mornes douleurs, vos soifs inassouvies,

     

     

    Et les urnes d'amour dont vos grands cœurs sont pleins:

     









    Diffusion François BEAUVAL



    1ér trimestre 1975









    J-G-R-C-









     

     

     

     

     

     


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