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    POÈME D’hier

     

     

    MIRABEAU

     

     

    1749 - 1791

     

     

     

     

     

    1/3

     

    LES VICTIMES (1) 

     

     

     

    Sophie, ô mon amour, mon ange !

    Vainement un pouvoir obscur

    Nous  a jetés, comme la fange,

    Dans le fond d’un cloaque impur:

    Du nom de fille repentie

    On a beau flétrir ton destin,

    Oh ! Va, ma grande pervertie,

    Sophie, ô sublime catin !

     

    Sous l’air pesant d’une bastille,

    Dans les flancs d’un donjon armé,

    Malgré la geôle avec sa grille,

    Malgré mon cachot enfumé,

    Malgré ma paillasse elle-même,

    Malgré le froid de mes carreaux,

    Je suis toujours libre, et je t’aime

    A la barbe de mes bourreaux !

     

     

    Va, je les brave et je les raille,

    Car en dépit de leurs tourments,

    A travers barreaux et muraille

    Amour unit nos cœurs aimants :

    Oui ; tous les jours, à la même heure,

    Le dieu vient soulager nos maux,

    Et sa main, dans notre demeure,

    Fait reluire encor ses flambeaux.

     

     

    1/3 A suivre ...

     

    2/3   le  20 Mai

     

    3/3  le  26 Mai

     

    (1) Ecrit à Vincennes,

    Où le  fougueux tribun

     Avait été incarcéré

    En 1777 après qu’il eut enlevé

     Sophie de RUFFEY,

    La jeune épouse du

    Marquis de MONNIER.

     

    Diffusion François Beauval

    1ér trimestre 1975

     

    J-G-R-C- 

     

     

     

     D  14/05/2017

     

     


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    POÈME D’hier









    VERLAINE









    1844 - 1896









    COLLOQUE







    SENTIMENTALE















    Dans le vieux parc solitaire et glacé

    Deux formes ont tout à l'heure passé.







    Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,

    Et l'on entend à peine leurs paroles.







    Dans le vieux parc solitaire et glacé

    Deux spectres ont évoqué le passé.







    _ Te souvient il de notre extase ancienne?

    _ Pourquoi voulez vous donc qu'il m'en souvienne ?







    _ Ton cœur bat il toujours à mon seul nom?

    Toujours vois tu mon âme en rêve _ Non.







    _ Ah ! Les beaux jours de bonheur indicible

    Où nous joignions nos bouches! _ C'est possible.







    _ Qu'il était bleu, le ciel, et grand l'espoir!

    _ L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.







    Tels ils marchaient dans les avoines folles,

    Et la nuit seule entendit leurs paroles.













    Diffusion François BEAUVAL



    1ér trimestre 1975









    J-G-R-C-













      

     

     

     

     

     

     

     

     


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    POÈME D’HIER


     

     

    Etienne  PASQUIER

     

     

     

    1529 - 1615

     

     

     

     



     

     

     

     

    BOUCHE

     

    QUE J’AIME TANT…

     

     

     

     

    Bouche que j’aime tant, bouche de corail fin,

    Bouche que mille, et mille, et mille fois je baise,

    Pour tromper ma douleur, moins toutefois s’apaise

    Le feu qui dans mes os me consomme sans fin.

     

    J’imprime en vous baisant, sur vos lèvres le fin

    De mes amours, maîtresse, ains de ma chaude braise.

    Et prodigue de moi, me perdant à mon aise,

    J’évapore à doux traits mon âme en votre fin.

     

    Mais soudain qu’elle s’est dedans vous envolée,

    Tout aussitôt la votre en moi prend sa volée,

    Ainsi je suis en vous et vous etes en moi.

     

    Baiser qui de nos mains tiens le ciel et la porte,

    O qu’heureux je serai si par toi je rapporte

    Ce qui donne en amour, je n’ose dire quoi.

     

     

     

     



    Diffusion François Beauval
    1ér trimestre 1975




     

    J-G-R-C-



     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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