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Par 56 J-G-R-C 77 le 11 Janvier 2021 à 05:50
POÈME D’hier
CHAULIEU
1639 - 1720
APOLOGIE
DE
L’INCONSTANCE
Loin de la route ordinaire,
Et du pays des Romans,
Je chante, aux bords de Cythère,
Les seuls volages amants ;
Et viens, plein de confiance,
Annoncer la vérité
Des charmes de l’inconstance,
Et de l’infidélité.
Que servirait l’art de plaire,
Sans le plaisir d’en changer ?
Et que peut on dire et faire
Toujours au même berger ?
Pour les beautés infidelles
Est fait le don de charmer ;
Et ce ne fut que pour elles
Qu’Ovide fit « l’art d’aimer ».
La beauté qui vous fait naître,
Amour, passe en un moment ;
Pourquoi voudriez vous être
Moins sujet au changement ?
C’est à l’éclat de la rose
Vouloir la solidité,
Et toujours même beauté
Qu’au moment qu’elle est éclose.
Aimons donc, changeons sans cesse ;
Chaque jour nouveaux désirs :
C’est assez que la tendresse
Dure autant que les plaisirs.
Dieux ! Ce soir qu’Iris est belle !
Son cœur, dit elle est à moi ;
Passons la nuit avec elle,
Mais comptons peu sur sa foi.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J G R C
D 17-01-2017 - DR 25-09-2017 DR 11-01-2021
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Par 56 J-G-R-C 77 le 4 Janvier 2021 à 00:03
POÈME D’hier
SAMAIN Albert
1749 - 1791
ÉLÉGIE
Quand la nuit verse sa tristesse au firmament
Et que, pale au balcon, de ton calme visage
Le signe essentiel hors du temps se dégage,
Ce qui t’adore en moi s’émeut profondément.
C’est l’heure de pensée où s’allument les lampes.
La ville ou peu à peu toute rumeur s’éteint,
Déserte, se recule en un vague lointain
Et prend cette douceur des anciennes estampes.
Graves, nous nous taisons. Un mot tombe parfois,
Fragile pont ou l’âme à l’âme communique.
Le ciel se décolore ; et c’est un charme unique
Cette fuite du temps, il semble, entre nos doigts.
Je resterai ainsi des heures, des années,
Sans épuiser jamais la douceur de te sentir
Ta tête aux lourds cheveux sur moi s’appesantir,
Comme morte parmi les lumières fanées.
C’est le lac endormi de l’heure à l’unisson ;
La halte au bord du puits le repos dans les roses ;
Et par de longs fils d’or nos cœurs liés aux choses
Sous l’invisible archet vibrent d’un long frisson.
Oh ! Garder à jamais l’heure élue entre toutes,
Pour que son souvenir, comme un parfum séché,
Quand nous serons plus tard las d’avoir trop marché,
Console notre cœur, seul, le soir, sur les routes.
Voici que les jardins de la nuit vont fleurir.
Les lignes, les couleurs, les sons deviennent vagues.
Vois, le dernier rayon agonise à tes bagues.
Ma sœur, entends tu pas quelque chose mourir !…
Mets sur mon front tes mains fraîches comme une eau pure,
Mets sur mes yeux tes mains douces comme des fleurs ;
Et que mon âme, où vit le goût secret des pleurs,
Soit comme un lis fidèle et pale à ta ceinture.
C’est la pitié qui pose ainsi son doigt sur nous ;
Et tout ce que la terre a de soupirs qui montent,
Il semble qu’à mon cœur enivré le racontent
Tes yeux levés au ciel si tristes et si doux.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
A compter du 4 janvier 2021
mon blog n° 3 «56MELDIX77'
http://56meldix77.eklablog.fr/
POÈMES - RECETTES
ne sera pas poursuivi
des articles y seront
ENCORE pendant une période
en doublure avec mon blog N° 1
«56MEDIX77 BRETON BRIARD»
http://56meldix77.eklablog.com/
CITATIONS – HISTOIRES – PROVERBES – ECT,,,
merci de votre compréhension
je ne pouvais plus suivre.
LES DEUX AUTRES BLOGS
POURSUIVENT LEURS CHEMINS...
http://aveclaphoto.eklablog.com/
PHOTOS DIVERS
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Par 56 J-G-R-C 77 le 1 Janvier 2021 à 00:01
POÈME D’hierJean Antoine de
BAIF
1532 - 1589
SONNET
O doux plaisir plein de doux pensement,
Quand la douceur de la douce mêlée,
Etreint et joint, l’âme en l’âme mêlée,
Le corps au corps accouplé doucement.
O douce vie ! O doux trépassement !
Mon âme alors de grand joie troublée,
De moi dans toi cherche d‘aller emblée,
Puis haut, puis bas, quiert son ravissement.
Quand nous ardants, Méline, d’amour forte,
Moi d’être en toi, toi d’en toi tout me prendre,
Par cela mien, qui dans entre plus,
Tu la reçois, me laissant masse morte :
Puis viens ta bouche dans ma bouche la rendre,
Me ranimant tous mes membres perclus.
Diffusion François Beauval1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
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Par 56 J-G-R-C 77 le 29 Décembre 2020 à 06:06
POÈME D’hier
VERLAINE
1844 - 1896
QUATORZAIN
POUR
TOUTES
R
O femmes, je vous aime toutes, là, c'est dit!
N'allez pas me taxer d'audace où d'imposture.
Raffolant de la blonde douce et de la dure
Brune et de la virginité bête un petit.
Mais si gente et si prompte à se déniaiser,
Comme aussi de l'alme maturité( que vicieuse
Mais susceptible d'un grand cœur et si joyeuse
D'un sourire et savourant, lente, un long baiser).
Toutes, oui je vous aime, oui femmes, je vous aime:
_Excepté si par trop laides ou vieilles, dam!
Alors je vous vénère ou vous plains, je vais même.
Jusqu’à me voir féru, parfois à mon grand dam,
D'une inconnue un peu vulgaire, rencontrée
Au coin... non point d'un bois sacré! qui m'est sucrée.
Diffusion François BEAUVAL
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
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Par 56 J-G-R-C 77 le 22 Décembre 2020 à 05:30
POÈME D’hier
;, ;, ;, ;, ;,
ANONYME
**** – ****
QUATRAIN
Composé en 1775
Ne cherchons point un vain détour
Pour excuser notre faiblesse :
Le premier soupir de l'amour
est le dernier de la sagesse,
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
AVEC LA PHOTO
NE FAIT PAS DE PAUSE
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Par 56 J-G-R-C 77 le 15 Décembre 2020 à 05:38
POÈME D’hier
Marceline
DESBORDES
_
VALMORE
1786 – 1859
LA PROMENADE
D'AUTOMNE
Je voulais, mais en vain, par un effort suprême,
En me sauvant de toi me sauver moi même.
Mon œil, voilé de pleurs, à la terre attaché,
Par un charme invincible en fût comme arraché.
A travers les brouillards, une image légère
Fit palpiter mon sein de tendresse et d'effroi.
Le soleil reparaît, l’environne, l'éclaire,
Il entrouvre les cieux...Tu parus devant moi.
Je n'osais te parler; interdite, rêveuse,
Enchaînée et soumise à ce trouble enchanteur,
Je n'osais te parler; pourtant j'étais heureuse;
Je devinais l'amour, et j'entendis mon cœur.
Mais quand ta main pressa ma main tremblante,
Quand un frisson léger fit tressaillir mon corps,
Quand mon front se couvrit d'une rougeur brûlante,
Dieu! Qu'est ce donc que je sentis alors?
J'oubliais de te fuir, j'oubliai de te craindre,
Pour la première fois ta bouche osa se plaindre,
Ma douleur, à la tienne osa se révéler,
Et mon ame vers toi fut prête à s'exhaler.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
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Par 56 J-G-R-C 77 le 8 Décembre 2020 à 05:27
POÈME D’hier
PARNY
1753 - 1813
IL FAUT
AIMER
Vous qui de l'amoureuse ivresse
Fuyez la loi
Approchez vous, belle jeunesse,
Écoutez moi.
Votre cœur a beau se défendre
De s'enflammer:
Le moment vient, il faut se rendre
Il faut aimer.
Hier, au bois, ma chère Annette
Prenais le frais;
Elle chantait sur sa musette:
N'aimons jamais:
M'approchant alors par derrière,
Sans me nommer
Je dis: vous vous trompez, ma chère,
Il faut aimer.
En rougissant la pastourelle
Me répondit:
D'amour la flèche est trop cruelle,
On me le l'a dit.
A treize ans le cœur est trop tendre
Pour s'enflammer:
C'est à vingt ans qu'il faut attendre
Pour mieux aimer.
Lors je lui dis; la beauté passe
Comme une fleur;
Un souffle bien souvent, l'efface
Dans sa fraîcheur;
Rien ne peut, quand elle flétrie,
Le ranimer:
C'est quand on est jeune et jolie
Qu'il faut aimer.
Belle amie, si douce atteinte
Cédez un peu;
Cet amour, dont vous avez crainte,
N'est rien qu'un jeu.
Annette soupire et commence
A s'alarmer;
Mais ses yeux avaient dit d'avance:
Il faut aimer.
L'air était frais, l'instant propice.
Le bois touffu,
Annette fuit, le pied lui glisse,
Tout est perdu.
L'Amour, le couvrant de son aile,
Sut l'animer:
Hélas! Je vois trop, me dit elle,
Qu'il faut aimer.
Les oiseaux, témoins de l'affaire,
Se baisaient mieux;
L'onde plus tard qu'à l'ordinaire,
Quittait ces lieux;
Les roses s'empressaient d'éclore
Pour embaumer,
Et l'écho répétait encore:
Il faut aimer.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
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