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Par 56 J-G-R-C 77 le 25 Juin 2022 à 06:19
POEME D’hier
VOLTAIRE
1694 – 1778
LES DEUX AMOURSCertain enfant qu’avec crainte on caresse
Et que l’on reconnaît à son malin souris,
Court en tous lieux précédés par les Ris,
Mais trop souvent suivi de la tristesse ;
Dans les cœurs des humains il entre avec souplesse.
Habite avec fierté, s’envole avec mépris.
Il est un autre Amour, fils craintif de l’estime,
Soumis dans ses chagrins,
constant dans ses désirs,
Que la vertu soutien, que la candeur anime,
Qui résiste aux rigueurs et croit par les plaisirs.
De cet Amour le flambeau pet paraître
Moins éclatant, mais ses feux sont plus doux :
Voila le dieu qui mon cœur veut pour maître,
E je ne veux le servir que pour vous.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J G R C
RD 06-02-2016 D 21-01-2012
23 commentaires -
Par 56 J-G-R-C 77 le 31 Mars 2022 à 00:09
POEME D’hier
FRANCOIS VILLON
1431 - vers – 1480
Chanson anonyme en faveur
A la fin du xv ème siècle
L’AMOUR DE MOI
SI EST ENCLOSE
L’amour de moi si est enclose
Dedans un joli jardinet
Où croit la rose et le muguet
Et aussi fait la passerose.
Ce jardin est bel et plaisant :
Il est garni de toutes fleurs :
On y prend son ébattement
Autant la nuit comme le jour.
Hélas ! il n’est si douce chose
Que ce doux rossignolet
Qui chante au soir, au matinet :
Quand il est las, il se repose
Je la vis l’autre jour cueillir
La violette en un vert pré :
La plus belle qu’oncques ne vis,
Et la plus plaisante a mon gré.
Je la regardais une pose :
Elle était blanche comme lait,
Et douce comme un agnelet,
Vermeillette comme une rose.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J G R C
22-01-2012
20 commentaires -
Par 56 J-G-R-C 77 le 27 Mars 2022 à 12:52
POÈME D’hier
Victor
HUGO
1802 - 1885
CHLOE NUE...
Chloé nue, éblouit la foret doucement;
Elle rit, l'innocence étant un vêtement;
Elle est nue, et s'y plaît: elle est belle et l’ignore.
Elle ressemble à tous les songes qu'on adore:
Le lys la regarde et n'a point l'air fâché:
La nuit croit voir Vénus, l'aube croit voir Psyché.
Le printemps est un tendre et farouche mystère;
On sent flatter dans l'air la faute involontaire
Qui se pose, aux doux bruit du vent et du ruisseau,
Dans les âmes ainsi que dans les bois l'oiseau.
Sève! Hymen! Le printemps vient, et prend la nature
Par surprise, et, divin, apporte l'aventure
De l'amour aux forets, aux fleurs, aux cœurs,
Aimez.
Dans la source apparaît la nymphe aux doigts palmés,
Dans l'arbre la dryade et dans l'homme la faune;
Le baiser envolé fait aux bouches l’aumône.
Diffusion François BEAUVAL
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
D 15-11-2018
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