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Par 56 J-G-R-C 77 le 16 Octobre 2020 à 05:41
POÈME D’hier
Charles
BAUDELAIRE
1821 - 1867
LA MORT
Des AMANTS
Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur les étagères,
Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.
Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Un soi fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux;
Et plus tard un ange, entr'ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.
Diffusion François BEAUVAL
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
9 commentaires -
Par 56 J-G-R-C 77 le 9 Octobre 2020 à 05:38
POÈME D’hier
Marceline
DESBORDES
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VALMORE
1786 – 1859
ELEGIE
Écoute: ici ce soir, à moi même cachée,
Je ne sais quel force attirait mon ennui:
Ce n'était plus son ombre à mes pas attachée,
Oh! Ma sœur c'était lui!
C'était lui, mais changé, mais triste. Sa voix tendre
Avait pris des accents inconnus aux mortels,
Plus ravissants, plus purs, comme on croit les entendre
Quand on reve des cieux aux pieds des saints autels.
Il parlait, et ma vie était près de s'éteindre.
L'étonnement, l'effroi, ce doux effroi du cœur,
M’enchaînait devant lui. Je l'écoutais se plaindre,
Et, mourante pour lui, j'accusais ma rigueur.
...Sais tu ce qu'il m'a dit? Des reproches... des larmes...
Il sait pleurer, Ma sœur!
O Dieu! Que sur son front la tristesse a de charmes!
Que j'aimais de ses yeux la brûlante douceur!
Sa plainte m'accusait; le crime... je l'ignore;
J'ai fait pour l'expliquer des efforts suprflus.
Ces mots seuls m'ont frappées, il me les crie encore:
«Je ne te verrai plus!:»
Et je l'ai laissé fuir, et ma langue glacée
A murmuré son nom qu'il n'a pas entendu;
Et sans saisir sa main, ma main s'est avancée,
Et mon dernier adieu dans les airs s'est perdu.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
10 commentaires -
Par 56 J-G-R-C 77 le 2 Octobre 2020 à 00:12
POÈME D’hier
Gérard
de nerval
1808 - 1855
UNE FEMME
EST L'AMOUR
Une femme est l'amour, la gloire et l'espérance;
Aux enfants qu'elle guide, à l'homme consolé,
Elle élève le cœur et calme la souffrance,
Comme un esprit des cieux sur la terre exilé.
Courbé par le travail ou par la destinée,
L'homme à sa voix s'élève et son front s'éclaircit;
Toujours impatient dans sa course bornée,
Un sourire le dompte et son cœur s'adoucit.
Dans ce siècle de fer la gloire est incertaine:
Bien longtemps à l'attendre il faut se résigner.
Mais qui n'aimerait pas, dans sa grâce sereine,
La beauté qui la donne ou qui la fait gagner?
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
10 commentaires
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