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    POÈME D’hier







    Charles









    BAUDELAIRE















    1821 - 1867



     

     

     

     

     

     

    LA MORT





    Des AMANTS















    Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,

    Des divans profonds comme des tombeaux,

    Et d'étranges fleurs sur les étagères,

    Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.







    Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,

    Nos cœurs seront deux vastes flambeaux,

    Qui réfléchiront leurs doubles lumières

    Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.







    Un soi fait de rose et de bleu mystique,

    Nous échangerons un éclair unique,

    Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux;







    Et plus tard un ange, entr'ouvrant les portes,

    Viendra ranimer, fidèle et joyeux,

    Les miroirs ternis et les flammes mortes.









    Diffusion François BEAUVAL



    1ér trimestre 1975









    J-G-R-C-









     

     

     

     

     

     


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    POÈME D’hier











    Marceline





    DESBORDES

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    VALMORE













    1786 – 1859





















    ELEGIE



































    Écoute: ici ce soir, à moi même cachée,



    Je ne sais quel force attirait mon ennui:



    Ce n'était plus son ombre à mes pas attachée,



    Oh! Ma sœur c'était lui!



    C'était lui, mais changé, mais triste. Sa voix tendre



    Avait pris des accents inconnus aux mortels,



    Plus ravissants, plus purs, comme on croit les entendre



    Quand on reve des cieux aux pieds des saints autels.



    Il parlait, et ma vie était près de s'éteindre.



    L'étonnement,  l'effroi, ce doux effroi du cœur,



    M’enchaînait devant lui. Je l'écoutais se plaindre,



    Et, mourante pour lui, j'accusais ma rigueur.









    ...Sais tu ce qu'il m'a dit? Des reproches... des larmes...



    Il sait pleurer, Ma sœur!



    O Dieu! Que sur son front la tristesse a de charmes!



    Que j'aimais de ses yeux la brûlante douceur!



    Sa plainte m'accusait; le crime... je l'ignore;



    J'ai fait pour l'expliquer des efforts suprflus.



    Ces mots seuls m'ont frappées, il me les crie encore:



    «Je ne te verrai plus!:»



    Et je l'ai laissé fuir, et ma langue glacée



    A murmuré son nom qu'il n'a pas entendu;



    Et sans saisir sa main, ma main s'est avancée,



    Et mon dernier adieu dans les airs s'est perdu.

     

     

     







    Diffusion François Beauval



    1ér trimestre 1975















    J-G-R-C-























     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    POÈME D’hier







    Gérard











    de nerval









    1808 - 1855



     

     

    UNE  FEMME



     

     

     

    EST L'AMOUR 

     

     











    Une femme est l'amour, la gloire et l'espérance;

    Aux enfants qu'elle guide, à l'homme consolé,

    Elle élève le cœur et calme la souffrance,

    Comme un esprit des cieux sur la terre exilé.









    Courbé par le travail ou par la destinée,

    L'homme à sa voix s'élève et son front s'éclaircit;

    Toujours impatient dans sa course bornée,

    Un sourire le dompte et son cœur s'adoucit.









    Dans ce siècle de fer la gloire est incertaine:

    Bien longtemps à l'attendre il faut se résigner.

    Mais qui n'aimerait pas, dans sa grâce sereine,

    La beauté qui la donne ou qui la fait gagner?

     

     





     

     

    Diffusion François Beauval



    1ér trimestre 1975

















     

    J-G-R-C-





     

     








     

     

     

     


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