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Par 56 J-G-R-C 77 le 24 Novembre 2020 à 05:53
POÈME D’hier
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PARNY
1753 - 1814
LOT
et ses
filles
-4-
Du vin que l'on buvait alors
La vertu tenait du miracle,
Puisque Lot sans beaucoup d'efforts
Sut triompher d'un double obstacle;
Et même on dit que le papa,
Rajeunissant dans la victoire,
Lestement décupla sa gloire.
On n'en fait plus de ces vins là.
Il se réveille avec l'aurore.
Bien dégrisé, quoiqu'un peu las.
Ses filles sommeillaient encore.
Nul indice de leurs ébats.
Leur bon et respectable père
Les baise, non plus en amant
Et tous trois bien dévotement
S'agenouille pour la prière.
C'est à regret que j’ai conté
Cette aventure un peu gaillarde.
Les saintes du jour par mégarde
La liront; pour leur chasteté
Quelle image! Mais, quoi qu'on fasse,
Dans un livre tout n'est pas bon:
Ici du moins la bible, place
L'antidote après le poison.
*
* *
* * *
Il n'est pas interdit de préférer cette autre version,
signée par le marquis de Boufflers
et tellement plus courte,
de la déplorable histoire de Lot et de ses filles.
Il but,
Il devint tendre,
Et puis, il fut
Son gendre.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
11 commentaires -
Par 56 J-G-R-C 77 le 20 Novembre 2020 à 02:43
POÈME D’hier
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PARNY
1753 - 1814
LOT
et ses
filles
-3-
Thamna sourit, tourne la tête;
Et pour ne pas troubler la fête,
Elle s'éloigne prudemment.
Assise dans l'enfoncement,
La jeune et maligne pucelle
Lorgnait du coin de la prunelle,
Et son cœur battait fortement.
La nuit survient et la pauvrette
S'endort, ne pouvant faire mieux.
Mais un songe capricieux
Tourmenta son âme inquiète.
Sous des ombrages parfumés
Tout à coup elle est transportée:
Dans cette retraite enchantée,
Tout plaît à ses regards charmés.
La nature y paraît plus belle,
Le ciel plus pur, et l'air plus doux.
Un amant tombe à ses genoux;
Il est tendre, il sera fidèle,
Mais la scène a déjà changé:
De vapeurs le ciel est chargé;
L'éclair a déchiré la nue:
Thamna s'enfuit ; avec fracas
La foudre soudain descendue
La suit et s'attache à ses pas.
Puis un souvenir pour sa mère,
Puis un retour vers ce jardin,
Vers ce bocage solitaire
Où l'amour lui tendait la main.
Puis à Sodome elle croit être:
« Viens lui disait un jeune traître;
Viens donc, mon bel ange. » A ce mot,
Elle se réveille en sursaut.
D'un tel songe encor étonnée,
Elle entend bientôt son ainée
Qui pour bas l'appelle : « ma sœur?
_Eh bien que veux tu? _ Prends ma place
_ A dire vrai, j'ai quelque peur.
_ Le temps fuit, et l'ivresse passe. »
3/4 a suivre le 24/11
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
5 commentaires -
Par 56 J-G-R-C 77 le 17 Novembre 2020 à 02:53
POÈME D’hier
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PARNY
1753 - 1814
LOT
et ses
filles
-2-
Pendant ce rapide entretien,
Dont le papa n'entendit rien,
Et qui colora leur visage,
La cadette, suivant l'usage,
Apprêtait le repas du soir,
C'est sur le nectar des treilles
Qu'elle fondait tout son espoir:
Elle en prépara deux bouteilles.
Le premier moment d'un soupé
Est donné toujours au silence;
Puis un discours entrecoupé
Commence, tombe et recommence;
L'esprit s'anime, et l'enjoùment
Du dessert forme l'agrément.
Au dessert bientôt Lot arrive,
Et sa gaîté devient plus vive.
Ses filles, tout en l'écoutant,
Suivaient leur insolente idée:
Sa coupe, à chaque instant vidée,
Se remplissait à chaque instant.
Par degrés sa langue affaiblie
Dans ses discours s'embarrassa.
Un dernier verre on lui versa,
Et sa raison devint folie.
Si j'en crois de savants rabbins
Qui sur ce texte on fait un livre,
Le bonhomme n'était pas ivre,
Mais seulement entre deux vins.
2/4 a suivre le 20/11
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
11 commentaires
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