•  

     

     

     

      

     

     

     

     

     

     

     









    POÈME D’hier







    - - - - -







    PARNY









    1753 - 1814









     

     





    LOT









    et ses









    filles





    -4-



     











    Du vin que l'on buvait alors





    La vertu tenait du miracle,





    Puisque Lot sans beaucoup d'efforts





    Sut triompher d'un double obstacle;



     

    Et même on dit que le papa,





    Rajeunissant dans la victoire,





    Lestement décupla sa gloire.





    On n'en fait plus de ces vins là.









    Il se réveille avec l'aurore.





    Bien dégrisé, quoiqu'un peu las.





    Ses filles sommeillaient encore.





    Nul indice de leurs ébats.





    Leur bon et respectable père





    Les baise, non plus en amant





    Et tous trois bien dévotement





    S'agenouille pour la prière.









    C'est à regret que j’ai conté





    Cette aventure un peu gaillarde.





    Les saintes du jour par mégarde





    La liront; pour leur chasteté





    Quelle image! Mais, quoi qu'on fasse,





    Dans un livre tout n'est pas bon:





    Ici du moins la bible, place





    L'antidote après le poison.









    *

    * *

    * * *







    Il n'est pas interdit de préférer cette autre version,

     

     

    signée par le marquis de Boufflers

     

     

    et tellement plus courte,

     

     

    de la déplorable histoire de Lot et de ses filles.

     

     

     

     

    Il but,





    Il devint tendre,





    Et puis, il fut





    Son gendre.









     







    Diffusion François Beauval



    1ér trimestre 1975

















     

    J-G-R-C-





     

     







     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      


    11 commentaires
  •  

     

     

      

     

     

     

     

     









    POÈME D’hier







    - - - - -







    PARNY









    1753 - 1814









     

     





    LOT









    et ses









    filles





    -3-



     











    Thamna sourit, tourne la tête;





    Et pour ne pas troubler la fête,





    Elle s'éloigne prudemment.





    Assise dans l'enfoncement,





    La jeune et maligne pucelle





    Lorgnait du coin de la prunelle,





    Et son cœur battait fortement.





    La nuit survient et la pauvrette





    S'endort, ne pouvant faire mieux.





    Mais un songe capricieux





    Tourmenta son âme inquiète.





    Sous des ombrages parfumés





    Tout à coup elle est transportée:





    Dans cette retraite enchantée,





    Tout plaît à ses regards charmés.





    La nature y paraît plus belle,





    Le ciel plus pur, et l'air plus doux.





    Un amant tombe à ses genoux;





    Il est tendre, il sera fidèle,





    Mais la scène a déjà changé:





    De vapeurs le ciel est chargé;





    L'éclair a déchiré la nue:





    Thamna s'enfuit ; avec fracas





    La foudre soudain descendue





    La suit et s'attache à ses pas.





    Puis un souvenir pour sa mère,





    Puis un retour vers ce jardin,





    Vers ce bocage solitaire





    Où l'amour lui tendait la main.





    Puis à Sodome elle croit être:





    « Viens lui disait un jeune traître;





    Viens donc, mon bel ange. » A ce mot,





    Elle se réveille en sursaut.





    D'un tel songe encor étonnée,





    Elle entend bientôt son ainée





    Qui pour bas l'appelle : «  ma sœur?





    _Eh bien que veux tu? _ Prends ma place





    _ A dire vrai, j'ai quelque peur.





    _ Le temps fuit, et l'ivresse passe. »















    3/4  a suivre  le   24/11 







    Diffusion François Beauval



    1ér trimestre 1975

















     

    J-G-R-C-





     

     







     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    5 commentaires
  •  

     

     

      

     

     

     

     

     









    POÈME D’hier







    - - - - -







    PARNY









    1753 - 1814









     

     





    LOT









    et ses









    filles





    -2-



     











    Pendant ce rapide entretien,





    Dont le papa n'entendit rien,





    Et qui colora leur visage,





    La cadette, suivant l'usage,





    Apprêtait le repas du soir,





    C'est sur le nectar des treilles





    Qu'elle fondait tout son espoir:





    Elle en prépara deux bouteilles.





    Le premier moment d'un soupé





    Est donné toujours au silence;





    Puis un discours entrecoupé





    Commence, tombe et recommence;





    L'esprit s'anime, et l'enjoùment





    Du dessert forme l'agrément.





    Au dessert bientôt Lot arrive,





    Et sa gaîté devient plus vive.





    Ses filles, tout en l'écoutant,





    Suivaient leur insolente idée:





    Sa coupe, à chaque instant vidée,





    Se remplissait à chaque instant.





    Par degrés sa langue affaiblie





    Dans ses discours s'embarrassa.





    Un dernier verre on lui versa,





    Et sa raison devint folie.





    Si j'en crois de savants rabbins





    Qui sur ce texte on fait un livre,





    Le bonhomme n'était pas ivre,





    Mais seulement entre deux vins.















    2/4  a suivre  le   20/11







    Diffusion François Beauval



    1ér trimestre 1975

















     

    J-G-R-C-





     

     





     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    11 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique