•  

     

     

     

     

     

     

     

     POÈME  D’hier

     

     

    Clément MARROT

     

     

    1496 – 1544

     

     

     

     

     

     

     

    VOLONTIERS,

     

     EN CE MOIS…

     

     

     

     

    Volontiers en ce mois ici

     

    La terre mue et renouvelle,

     

    Maint amoureux en sont ainsi

     

    Sujet à faire amour nouvelle

     

    Par légèreté de cervelle,

     

    Ou pour être ailleurs plus contents ;

     

    Ma façon d’aimer n’est pas telle,

     

    Mes amours durent en tout temps.

     

     

     

     

     

    N’y a si belle dame aussi

     

    De qui la beauté ne chancelle ;

     

    Par temps, maladie ou souci,

     

    Laideur les tire en sa nacelle ;

     

    Mais rien ne peut enlaidir celle

     

    Que servir sans fin je prétends ;

     

    Et pour ce qu’elle est toujours belle,

     

    Mes amours durent en tout temps.

     

     

     

     

     

    Celle dont je dis tout ceci,

     

    C’est vertu, la nymphe éternelle,

     

    Qui au mont d’honneur éclairci

     

    Tous les vrais amoureux appelle,

     

    «  Venez amants, venez dit elle,

     

    Venez à moi je vous attends :

     

    Venez, ce dit la jouvencelle,

     

    Mes amours durent en tout temps. »

     

     

     

     

     

    ENVOI

     

     

     

    Prince, fait amie immortelle

     

    Et à la bien aimer entends,

     

    Lors pourra dire sans cautelle :

     

    Mes amours durent en tout temps.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Diffusion François Beauval

     

    1ér trimestre 1975

     

    J G R C

     

     

     

     

    R D  31/08/2017   R D  03-12-2015


    9 commentaires












  • POÈME D’hier



     

     

    Comtesse de NOAILLES





    1876 – 1933





















    Les saisons

     

     

    de l'amour









    Le gazon soleilleux est plein

     

    De campanules violettes,

     

    Le jour las et brûle halette,

     

    Et pend aux ailes des moulins.

     







    La nature, comme une abeille,

     

    Est lourde de miel et d'odeur,

     

    Le vent se berce dans les fleurs

     

    Et tout l'été luisant sommeille.

     







    _O gaîté claire du matin

     

    Où l’âme, simple dans sa course,

     

    Est dansante comme une source

     

    Qu'ombragent des brins de plantain!

     







    De lumineuses araignées

     

    Glissent au long d'un fil vermeil,

     

    Le cœur dévide du soleil

     

    Dans la chaleur d'ombre baignée.

     







    _Ivresse des midis profonds,

     

    Coteaux roux ou grimpent des chèvres,

     

    Vertige d'appuyer les lèvres

     

    Au vent qui vient de l'horizon;

     







    Chaumières debout dans l'espace

     

    Au milieu des seigles ployés,

     

    Ayant des plants de groseilliers

     

    Devant la porte large et basse...

     







    _Soirs lourds ou l'air est assoupi,

     

    Où la moisson pleine est penchante,

     

    Où, l’âme, chaude est délirante,

     

    Est lasse comme les épis.

     







    Plaisir des aubes de l'automne,

     

    Où bondissant d'élans naïfs,

     

    Le cœur est comme un buisson vif

     

    Dont toutes les feuilles frissonnent!

     







    Nuits molles de désirs humains,

     

    Corps qui pliez comme des saules,

     

    Mains qui s'attachent aux épaules,

     

    Yeux qui pleurent au creux des mains.

     





    _O rêves des saisons heureuses,

     

    Temps ou la lune et le soleil

     

    Écument en rayons vermeils

     

    Au bord des âmes amoureuses...

     















    Diffusion François Beauval

    1ér trimestre 1975

     

     



    J-G-R-C-

     

     











     




    4 commentaires
  •  

     

     

     

    POÈME D’hier

     

     

    Alfred de MUSSET

     

     

    1810 – 1857

     

     

     

     

    CHANSON

     

     

    J’ai dit à mon cœur, mon faible cœur :

    N’est ce point assez d’aimer sa maîtresse ?

    Et ne vois tu pas que changer sans cesse,

    C’est perdre en désirs le temps du bonheur ?  

     

    Il m’a répondu : ce n’est point assez,

    Ce n’est point assez d’aimer sa maîtresse ;

    Et ne vois tu pas que changer sans cesse

    Nous rend doux et chers les plaisirs passés ?

     

    J’ai dit à mon cœur, à mon faible cœur :

    N’est ce point assez de tant de tristesse ?

    Et ne vois tu pas que changer sans cesse,

    C’est à chaque pas trouver la douleur ?

     

    Il m’a répondu : ce n’est point assez,

    Ce n’est point assez de tant de tristesse ;

    Et ne vois tu pas que changer sans cesse,

    Nous rend doux et chers les chagrins passés ?

     

     

     

     

     

    Diffusion François Beauval

    1ér trimestre 1975

     

     

    J-G-R-C- 

     

     

     

     

     

     

     


    14 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique