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Par 56 J-G-R-C 77 le 18 Janvier 2020 à 05:46
POÈME D’hier
Clément MARROT
1496 – 1544
VOLONTIERS,
EN CE MOIS…
Volontiers en ce mois ici
La terre mue et renouvelle,
Maint amoureux en sont ainsi
Sujet à faire amour nouvelle
Par légèreté de cervelle,
Ou pour être ailleurs plus contents ;
Ma façon d’aimer n’est pas telle,
Mes amours durent en tout temps.
N’y a si belle dame aussi
De qui la beauté ne chancelle ;
Par temps, maladie ou souci,
Laideur les tire en sa nacelle ;
Mais rien ne peut enlaidir celle
Que servir sans fin je prétends ;
Et pour ce qu’elle est toujours belle,
Mes amours durent en tout temps.
Celle dont je dis tout ceci,
C’est vertu, la nymphe éternelle,
Qui au mont d’honneur éclairci
Tous les vrais amoureux appelle,
« Venez amants, venez dit elle,
Venez à moi je vous attends :
Venez, ce dit la jouvencelle,
Mes amours durent en tout temps. »
ENVOI
Prince, fait amie immortelle
Et à la bien aimer entends,
Lors pourra dire sans cautelle :
Mes amours durent en tout temps.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J G R C
R D 31/08/2017 R D 03-12-2015
9 commentaires -
Par 56 J-G-R-C 77 le 16 Janvier 2020 à 05:12
POÈME D’hier
Comtesse de NOAILLES
1876 – 1933
Les saisons
de l'amour
Le gazon soleilleux est plein
De campanules violettes,
Le jour las et brûle halette,
Et pend aux ailes des moulins.
La nature, comme une abeille,
Est lourde de miel et d'odeur,
Le vent se berce dans les fleurs
Et tout l'été luisant sommeille.
_O gaîté claire du matin
Où l’âme, simple dans sa course,
Est dansante comme une source
Qu'ombragent des brins de plantain!
De lumineuses araignées
Glissent au long d'un fil vermeil,
Le cœur dévide du soleil
Dans la chaleur d'ombre baignée.
_Ivresse des midis profonds,
Coteaux roux ou grimpent des chèvres,
Vertige d'appuyer les lèvres
Au vent qui vient de l'horizon;
Chaumières debout dans l'espace
Au milieu des seigles ployés,
Ayant des plants de groseilliers
Devant la porte large et basse...
_Soirs lourds ou l'air est assoupi,
Où la moisson pleine est penchante,
Où, l’âme, chaude est délirante,
Est lasse comme les épis.
Plaisir des aubes de l'automne,
Où bondissant d'élans naïfs,
Le cœur est comme un buisson vif
Dont toutes les feuilles frissonnent!
Nuits molles de désirs humains,
Corps qui pliez comme des saules,
Mains qui s'attachent aux épaules,
Yeux qui pleurent au creux des mains.
_O rêves des saisons heureuses,
Temps ou la lune et le soleil
Écument en rayons vermeils
Au bord des âmes amoureuses...
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
4 commentaires -
Par 56 J-G-R-C 77 le 9 Janvier 2020 à 05:14
POÈME D’hier
Alfred de MUSSET
1810 – 1857
CHANSON
J’ai dit à mon cœur, mon faible cœur :
N’est ce point assez d’aimer sa maîtresse ?
Et ne vois tu pas que changer sans cesse,
C’est perdre en désirs le temps du bonheur ?
Il m’a répondu : ce n’est point assez,
Ce n’est point assez d’aimer sa maîtresse ;
Et ne vois tu pas que changer sans cesse
Nous rend doux et chers les plaisirs passés ?
J’ai dit à mon cœur, à mon faible cœur :
N’est ce point assez de tant de tristesse ?
Et ne vois tu pas que changer sans cesse,
C’est à chaque pas trouver la douleur ?
Il m’a répondu : ce n’est point assez,
Ce n’est point assez de tant de tristesse ;
Et ne vois tu pas que changer sans cesse,
Nous rend doux et chers les chagrins passés ?
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
14 commentaires
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