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    POÈME D’hier



     

     

     



    SAINT



    PAVIN









    1600 - 1670











    CALIXTE, PROPRE







    ET BIEN FRISEE...















    Calixte, propre et bien frisée,



    Forçant l'ordre de son destin,



    Pour venir me voir un matin



    S'estoit en page déguisée.





    La petite, assez avisée,



    Craignoit qu'en jupe de satin,



    A son teint délicat et fin,



    La porte luy fut refusée.



     

    A l'aspect de ses doux appas,



    J'arçay, je ne m'en défens pas ;



    Mais elle parut si gentille.

     



    Que pour la sauver du soupçon



    Je la traittay comme une fille



    Qui vouloit passer pour garçon.







    Diffusion François BEAUVAL



    1ér trimestre 1975









    J-G-R-C-












     




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  • POÈME D’hier











    Marguerite de





    VALOIS











    [la reine MARGOT]











    1553 – 1615





















    STANCES





    AMOUREUX

















    Nos deux corps sont en toi, je ne sers plus que l'ombre;



    Que nos amis sont en toi, je ne sers que de nombre.



    Las; puisque tu es tout et que je ne suis rien,



    Je n'ai rien, ne t'ayant ou j'ai tout au contraire.



    Jusqu’à midi volontiers se mitonne.



    Avoir et tout et rien, comment se peut il faire?



    C'est que j'ai tous les maux et je n'ai point de bien.









    J'ai un ciel de désir, un monde de tristesse,



    Un univers de maux, mille feux de détresse,



    Un Etna de sanglots et une mer de pleurs.



    J'ai mille jours d'ennuis, mille nuits de disgrâce,



    Un printemps d'espérance et un hiver de glace;



    De soupirs un automne, un été de chaleurs.









    Clair soleil de mes yeux, si je n'ai ta lumière,



    Une aveugle nuée ennuite ma paupière,



    Une pluie de pleurs découle de mes yeux.



    Les clairs éclairs d'Amour, les éclats de sa foudre,



    Entre fendent mes nuits et m'écrasent en poudre:



    Quand j'entonne mes cris, lors j'étonne les cieux. 









    Belle âme de mon corps, bel esprit de mon âme,



    Flamme de mon esprit et chaleur de ma flamme,



    J'envie à tous les vifs, j'envie à tous les morts.



    Ma vie, si tu vis, ne peut être ravie,



    Vu que ta vie est plus la vie de ma vie,



    Que ma vie n'est pas la vie de mon corps!









    Je vis par et pour toi, ainsi que pour moi même:



    Je vis par et pour moi, ainsi que pour moi même:



    Nous n'aurons qu'une vie et n'aurons qu'un trépas.



    Je ne veux pas ta mort, je désire la mienne.



    Mais ma mort est ta mort et ma vie est la tienne:



    Ainsi je veux mourir, et je ne le veux pas!...













    Diffusion François Beauval



    1ér trimestre 1975











    J-G-R-C-




























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  • POÈME D’hier



    Paul ELUARD





    1895 – 1952





















    L'unique









    Elle avait dans la tranquillité de son corps

     

    Une petite boule de neige couleur d’œil

     

    Elle avait sur les épaules

     

    Une tache de silence une tache de rose

     

    Couvercle de son auréole

     

    Ses mains et des arcs souples et chanteurs

     

    Brisaient la lumière.

     

     

     





     Elles chantaient les minutes sans s'endormir.























    Diffusion François Beauval

    1ér trimestre 1975

     

     



    J-G-R-C-










     


     


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