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POÈME D’hier
BAUDELAIRE Charles
1821 – 1867
LA GÉANTE
Du temps que la nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante,
Comme aux pieds d’une reine un chat voluptueux.
J’eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandir librement dans ses terribles jeux ;
Deviner si son cœur couvre une sombre flamme
Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ;
Parcourir a loisir ses magnifiques formes ;
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,
Lasse, la font s’étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l’ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d’une montagne.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C17-04-2012
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BLAFF
De
SOUDONS
ANTILLES
Temps de préparation: 15/30 mn
Cuisson : 15 mn
pour 04 personnes
- 50/60 soudons (praires).
- 3 citrons verts.
- 1 piment Antillais.
- 4 gousses d’ail.
- quelques queues d’oignons.
- 2 beaux oignons.
- 1 botte persil simple.
- 1 verre de vin blanc sec.
- huile.
- Sel et poivre .
1) Lavez soigneusement les soudons.
Hachez les oignons, les queues d’oignons,
le persil et l’ail.
2) chauffez un peu d’huile
dans une casserole
et faites revenir les aromates.
Ajoutez ensuite les soudons,
1 verre de vin blanc,
puis mouillez d’eau à niveau.
3) Salez et poivrez.
Ajoutez le jus des citrons verts
Et le piment entier.
Laissez mijoter une dizaine de minutes.
4) Servez le blaff
dans des assiettes creuses.
Bon Appétit
02-10-2014
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POEME D’hier
BERNIS
1715 – 1794
LES PETITS TROUS
Ainsi qu’ébé, la jeune Pompadour
A deux jolis trous sur sa joue ;
Deux trous charmants ou le plaisir se joue,
Qui furent faits par la main de l’amour.
L’enfant ailé, sous un rideau de gaze,
La vit dormir et la prit pour Psyché.
Qu’elle était belle ! A l’instant il s’embrasse.
Sur ses appas il demeure attaché.
Plus il la voit, plus son délire augmente ;
Et, pénétré d’une si douce erreur,
Il veut mourir sur sa bouche charmante ;
Heureux encor de mourir son vainqueur !
Enchanté des roses nouvelles,
D’un teint, dont l’éclat éblouit,
Il les touche du doigt, elles sont plus belles ;
Chaque fleur sous sa main s’ouvre et s’épanouit.
Pompadour se réveille, et l’amour en soupire ;
Il perd tout son bonheur en perdant son délire :
L’empreinte de son doigt forma ce joli trou,
Séjour aimable du sourire,
Dont la plus sage serait fou.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J G R C
09-11-2016
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