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POÈME D’hier
SAMAIN Albert
1749 - 1791
TON SOUVENIR
Ton souvenir est comme un livre bien aimé,
Qu’on lit sans cesse, et qui jamais n’est refermé,
Un livre où l’on vit mieux sa vie, et qui vous hante
D’un rêve nostalgique, ou l’âme se tourmente.
Je voudrais, convoitant l’impossible en mes vœux,
Enfermer dans un vers l’odeur de tes cheveux,
Ciseler avec l’art patient des orfèvres
Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ;
Emprisonner ce trouble et ces ondes d’émoi
Qu’en tombant de ton âme, un mot propage en moi :
Dire quelle mer chante en vagues d’élégie
Au golfe de tes seins où je me réfugie ;
Dire, oh surtout ! Tes yeux doux et tièdes parfois
Comme une après midi d’automne dans le bois ;
De l’heure la plus chère enchâsser la relique,
Et, sur le piano, tel soir mélancolique,
Ressusciter l’écho presque religieux
D’un ancien baiser attardé sur tes yeux.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
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Mousse d'avocats
au
saumon fumé
- Préparation 10 minutes -
- Pour 6 personnes -
- 6 petits avocats
ou 3 gros.
- 7 tranches de saumon fumé.
-1 yaourt nature.
- 3 cuillères à soupe de crème fraîche.
-1 citron non traité.
- 1 jus de citron.
- 1 cuillère à soupe de vinaigre de vin.
- Sel & poivre.
a) Coupez
les avocats en deux,
ôtez le noyau,
prélevez la chair
avec une petite cuillère
sans abîmer la peau.
Mixez la avec le yaourt,
la crème fraîche,
le jus de citron,
le filet de vinaigre
et une tranche
de saumon fumé.
Goûtez...
Rectifiez l'assaisonnement
en ajoutant sel et poivre.
b) Présentez la mousse
dans chaque demi avocat
en alternant avec
une tranche de saumon
et une demie
rondelle de citron.
BONNE DÉGUSTATION
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POÈME D’hier
Le doux entretien.
1634
UNE DAME
SANS UN AMY...
Une dame sans un amy,
C'est un ruisseau sans planche,
C'est un rossignol endormi
Au plus d'une branche.
C'est une rivière sans eau,
C'est un moulin sans roue,
C'est un trou madame fort beau,
Où personne ne joue.
C'est un aveugle sans bâton,
Un boiteux sans béquille,
C'est une fille sans téton,
Un laquais sans mandille;
C'est une tale de noyer
Que point on ne rabotte,
Ce sont des bottes d'écuyer
Que jamais on ne frotte.
Tout ainsi qu'un moulin sans blé,
Un marché sans personne,
C'est une serrure sans clef,
C'est un luth qu'on ne sonne.
C'est une lisette sans nom,
Un soldat sans espée,
C'est une bande de gascons
Qu'on prend à la pipée.
C'est un procureur affamé
Qui n'a point de pratique,
C'est un chasseur sans lévrier,
Un chantre sans musique.
C'est une gaine sans couteau,
Un barbier sans lancette,
Une quenouille sans fuseau
Un suisse sans brayette.
C'est un fusil dont le doux feu
N'attend que l'allumette,
C'est le conil, le petit lieu,
Que point on ne furette.
C'est un orfèvre sans émail,
C'est un peitre sans vue,
C'est un gendarme sans cheval,
C'est un renard sans queue.
C'est la volaille sans lardon,
C'est le poisson sans sauce,
C'est un mortier sans le pilon,
Sans fesse un haut de chausse.
C'est un navire qu'on ne voit
Jamais partir de l'ancre,
Un puit ou jamais l'eau ne croist,
C'est un cornet sans encre.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
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