• POÈME D’hier







    BERTHELOT





    Début XVIIIe siècle

























    Je vous demande



    un don









    Je vous demande un don,



    mais là! Permettez moy,





    Que sans vous offenser



    je vous le puisse dire;





    Vous savez bien que c'est



    d'un amoureux martyre,





    Relevez moy de peur,



    alléger mon esmoy.

     

     

     

     

     

     

    C'est trop tarder, il faut



    que je parle une fois,





    Tant plus je tais mon mal,



    tant plus mon mal empire;





    Je vous demande donc



    ce qu'un amant désire,





    Et garde en demandant



    l'honneur que je vous dois.

     

     

     

     

     

     

    Mai quoy , ma douce vie,



    il me semble, à vous voir,





    Que votre esprit se masque



    et feint de ne sçavoir





    Ce que vous connaissez,



    mesme de votre enfance?

     

     

     

     

     

     

     Las! Si je vous le dis,



    vous vous offenserez,





    Mais si nous le faisons,



    je sçais que vous direz





    Qu'on ne vous fit jamais



    une plus douce offense.

     

     

     

     

     

     

    Diffusion François Beauval



    1ér trimestre 1975







    J-G-R-C-

















     

     

     


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    POEME D’hier

     

     

    MARGUERITE

     

    DE NAVARRE

     

     

    1492 – 1549

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    LA DISTINCTION

     

    DU VRAY AMOUR

     

     

     

     

    Amour qui est lui-même la douceur

     

    C’est blasphémer de cruel le nommer :

     

    Père n’y a, ami, frère ni sœur,

     

    Qui sans amour se peut tel renommer :

     

    Mais quand amour vient leur cœur allumer

     

    De son doux feu, rend les parents amis,

     

    Dont plusieurs ont leur vie et leur corps mis

     

    Pour louer amis remplis de cette amour

     

    Qui plus est, dieu par amour est soumis

     

    A tous humains faire un amoureux tour.

     

     

     

     

    Diffusion François Beauval

    1ér trimestre 1975

     

    J G R C

     

     

     

     

     

     17-03-2013  R


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    POÈME D’hier

     

     

     

    Madeleine de

     

    L’AUBESPINE

     

     

    1546 - 1596 

     

     

     

     




     

     

     

     

    SONNET

     

     

     

     

     

    L’on verra s’arrêter le mobile du monde,

    Les étoiles marcher parmi le firmament,

    Saturne infortuné luire bénignement,

    Jupiter commander dedans le creux de l’onde,

     

    L’on verra Mars paisible et la clarté féconde

    Du soleil s’obscurcir sans forcer le mouvement,

    Vénus sans amitié, Stilbon sans changement,

    Et la lune en carré changer sa forme ronde,

     

    Le feu sera pesant et légère la terre,

    L’eau sera chaude et sèche et dans l’air qui l’enserre,

    On verra les poissons voler et se nourrir,

     

    Plutôt que mon amour, a vous seul destinée,

    Se tourne en autre part, car pour vous je fus née,

    Je ne vis que pour vous, pour vous je veux mourir. 

     

     

     


    Diffusion François Beauval

    1ér trimestre 1975

     

     

     

     

    J-G-R-C- 

     



     

     

     

     

     

     

     

     


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