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POÈME D’hier
BAUDELAIRE Charles
1821 – 1867
L’INVITATION
AU VOYAGE
Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est qu’un ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
A l’âme en secret
La douce langue natale.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde :
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde.
Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D’hyacinthe et d’or ;
Le monde s’endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C
05/04/2017*-* 04/06/2013
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Crème
Dauphinoise
- temps de préparation : 10 minutes
- temps de cuisson : 3 minutes
- pour 4 personnes
. 50 cl de lait entier.
. 50 g de noix.
. 2 œufs.
. 1 cuillerée à soupe de maïzena.
. 50 g de sucre.
. 7 morceaux de sucre.
Dans une casserole,
Mettez le sucre, la maïzena
Et les jaunes d’œufs.
Délayez avec le lait froid
En évitant de faire des grumeaux.
Portez à feu doux,
en tournant jusqu’à épaississement,
C’est-à-dire au premier bouillon.
Retirez du feu aussitôt.
Préparez le caramel :
Dans une petite casserole,
Mettez les morceaux de sucre
Avec une cuillerée à soupe d’eau,
Portez à feu doux
A peu près cinq minutes,
Pour obtenir un caramel brun.
Ajoutez hors du feu
une cuillerée à café d’eau.
Versez ce caramel dans la crème,
En tournant,
Puis les noix hachées grossièrement.
Laissez refroidir complètement
Avant d’ajouter les blancs
Battus en neige.
Versez dans les coupes
Et mettez au frais.
Bon Appétit
D 12-04-2013
11 commentaires -
POÈME D’hier
Charles
BAUDELAIRE
1821 - 1867
Le LETHE
Viens sur mon cœur, âme cruelle et sourde,
Tigre adoré, monstre aux airs indolents;
Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants
Dans l'épaisseur de ta crinière lourde;
Dans tes jupons remplis de ton parfum
Ensevelir ma tète endolorie,
Et respirer, comme une fleur flétrie,
Le doux relent de mon amour défunt.
Je veux dormir ! Dormir plutôt que vivre!
Dans un sommeil aussi doux que la mort,
J'étalerai mes baisers sans remords
Sur ton beau corps poli comme le cuivre.
Pour engloutir mes sanglots apaisés
Rien ne me vaut l’abîme de ta couche;
L'oubli puissant habite sur ta bouche,
Et le léthé coule dans tes baisers.
A mon destin, désormais mon délice,
J'obéirai comme un prédestiné ;
Martyr docile, innocent condamné,
Dont la ferveur attise le supplice,
Je sucerai, pour noyer ma rancœur,
Le népenthès et la bonne ciguë
Aux bouts charmants de cette gorge aiguë,
Qui n' a jamais emprisonné de coeur.
Diffusion François BEAUVAL
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
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