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POEME D’hier
Hégésippe MOREAU1810 – 1838
L’AMANT TIMIDE
A seize ans, pauvre timide
Devant le plus frais appas,
Le cœur battant, l’œil humide,
Je voulais et n’osais pas,
et je priais, et sans cesse
Je répétais dans mes vœux :« Jésus ! Rien qu’une maîtresse,
Rien qu’une maîtresse…ou deux ! »
Lors une beauté, qui daigne
M’agacer d’un air moqueur,
Me dit : « enfant ton cœur saigne,
Et j’ai pitié de ton cœur,
Pour te guérir quel dictame
Faut-il donc ; pauvre amoureux ?
- Oh ! Rien qu’un baiser madame !
Oh ! Rien qu’un baiser…ou deux ! »
Puis le beau docteur, qui raille,
Me tâte le pouls, et moi,
En façon de représaille,
Je tâte je ne sais quoi !
« Où vont ces lèvres de flamme ?
Où vont ces doigts curieux ?
Puisque j’en tiens un madame,
Laisser moi prendre les deux. »
La coquette sans alarmes
Rit si bien de mon amour,
Que j’eus a baiser des larmes
Quand je riais a mon tour.
Elle sanglote et se pâme :
« Qu’avons-nous fait la, grand dieux ?
oh ! rien qu’un enfant, madame.
Oh ! rien qu’un enfant… ou deux ! »
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 197503-07-2014
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POÈME D’hier
Pernette du GUILLET
1520 – 1545
CHANSON
Quand vous voyez que l’étincelle
Du chaste amour sous mon aisselle
Viens tous les jours à s’allumer,
Ne me devez vous bien aimer ?
Quand vous me voyez toujours celle
Qui pour vous souffre et son mal cède,
Me laissant par lui consumer,
Ne me devez vous bien aimer ?
Quand vous voyez, que pour moins belle
Je ne prends contre vous querelle,
Mais pour mien vous veux réclamer,
Ne me devez vous bien aimer ?
Quand pour quelque autre amour nouvelle
Jamais ne vous serait cruelle,
Sans aucune plainte former,
Ne me devrez vous bien aimer ?
Quand vous verrez que sans cautelle
Toujours vous serai été telle
Que le temps pourra l’affirmer,
Ne me devrez vous bien aimez ?
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
08-10-2015
43 commentaires
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